Retour
Photographie du dragon de musée Robert-Tatin
Grand format

Le Département a de l’ambition pour ses musées

  • Partagez  'Le Département a de l’ambition pour ses musées' sur Facebook
  • Partagez 'Le Département a de l’ambition pour ses musées' sur Twitter
  • Partagez 'Le Département a de l’ambition pour ses musées' sur LinkedIn

Le musée Robert-Tatin à Cossé-le-Vivien, le musée archéologique départemental de Jublains et le Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP) au château de Sainte-Suzanne ont en commun d’appartenir au Département de la Mayenne.

Soucieux de leur offrir une plus large visibilité et d’en faire des sites touristiques, culturels et patrimoniaux de premier plan en proposant aux visiteurs une expérience enrichie et de grande qualité, le Conseil départemental travaille actuellement à des projets qui permettront d’insuffler cette nouvelle dynamique.

14 000 personnes ont visité le musée de Jublains du 1er janvier au 31 août 2023.

2010 L’année où le CIAP a obtenu le label « Tourisme & Handicap » (auditif, moteur, visuel et mental).

Le 16 décembre 2023, il y aura 40 ans que Robert Tatin est décédé.

Les musées ne sont pas des lieux figés. Ils doivent sans cesse se réinventer pour capter de nouveaux visiteurs, coller à l’air du temps en utilisant à bon escient les technologies qui permettent des propositions innovantes (visites guidées, ateliers ou spectacles, audioguides ou tablettes tactiles, réalité augmentée, espaces spécialisés…).

Surprenant, intrigant, fascinant, accueillant, un musée doit être tout cela à la fois. Aujourd’hui, on ne déambule plus dans un musée, on le comprend, on s’en empare et on se nourrit de ce qu’il nous donne à voir et des savoirs qu’il diffuse grâce aux professionnels de la médiation ou aux nouvelles technologies. La notion de « musée vivant » est aujourd’hui parfaitement intégrée par chaque visiteur (avec notamment de plus en plus de familles) qui franchit les portes d’un musée.

Imaginer une nouvelle muséographie pour Jublains

Le musée archéologique départemental de Jublains a ouvert ses portes au public en juin 1995. Bénéficiant de l’appellation « Musée de France », il propose aux visiteurs de découvrir les collections archéologiques de l’ensemble du département, de l’âge du bronze au début du Moyen Âge en passant par l’âge de fer et l’Antiquité. Chaque année, environ 20 000 personnes le visitent.

Depuis son ouverture, les espaces du musée ont peu évolué. Aujourd’hui, les limites en termes d’accueil et de services au public, d’organisation fonctionnelle et de scénographie sont atteintes. Des problèmes ont également été identifiés au niveau des conditions de conservation des collections. « Le Département a donc engagé une réflexion globale pour mener à bien un réaménagement complet du site et lui redonner un second souffle », indique Alice Arnault, chef du service des musées au Conseil départemental. « Les espaces d’exposition permanente ou temporaire, les mêmes depuis l’ouverture du musée, doivent être revus », précise Sabrina Dalibard, directrice du patrimoine au Conseil départemental. Et de souligner que « les lieux d’expositions temporaires tiennent une place prépondérante dans la fréquentation d’un musée. Ils sont moteurs dans la venue d’un nouveau public.

Or, la configuration actuelle des lieux ne nous permet pas d’accueillir des expositions de renommée nationale ». Alice Arnault et Sabrina Dalibard ajoutent : « L’objectif est d’optimiser l’existant, de repenser intégralement le discours muséographique et de moderniser la scénographie, ce qui passera sans doute vers plus d’interactivité et de connectivité avec le visiteur.

Le numérique, avec ses applications immersives ou de réalité virtuelle notamment, convient parfaitement à un musée archéologique, car il permet de rendre réelle et de mieux comprendre une époque dont il subsiste peu de témoignages visibles, même si, avec la cité antique Noviodunum, Jublains figure parmi les meilleurs témoignages archéologiques de l’époque gallo-romaine du grand Ouest grâce à ses vestiges du sanctuaire, ses thermes, son théâtre et sa forteresse. » Ces dernières semaines, les visiteurs ont pu observer un chantier de restauration de la forteresse, édifice emblématique classé depuis 1840 sur la première liste des Monuments historiques.

Engagés depuis février, les travaux dureront deux ans et concerneront les 4 murs de l’enceinte, puis le bâtiment central.

Autoportrait de Robert Tatin

Offrir un rayonnement international au musée Robert-Tatin

Le musée Robert-Tatin a ouvert ses portes au public en 1969 au lieu-dit La Frénouse à Cossé-le-Vivien. « Musée de France » depuis 2002, il a également été labellisé « Maison des illustres » en 2012, cette double distinction étant relativement rare parmi les 251 « Maisons des illustres » que compte la France. Le musée Robert-Tatin est devenu la propriété du Conseil départemental le 1er janvier 2020 à l’issue d’un long travail de concertation avec la municipalité de Cossé-le-Vivien qui en était jusqu’alors propriétaire.

Depuis la départementalisation, le Département s’est engagé dans un ambitieux projet de restructuration du site qui poursuit plusieurs objectifs. Comme le détaille Sabrina Dalibard : « Le projet derestructuration permettra d’accueillir davantage de visiteurs qui profiteront d’une visite plus riche, avec plus d’oeuvres exposées et mieux mises en valeur.

L’accueil, la circulation sur le site, les espaces d’expositions temporaires et permanentes, la boutique, l’absence d’une cafétéria sont des éléments à repenser dans le projet. » Mais le Département a également l’ambition d’accroître le rayonnement de l’artiste : « L’oeuvre de Robert Tatin est peu diffusée dans les collections publiques. Aujourd’hui, nombre de ses oeuvres sont dispersées à travers le monde, chez des collectionneurs privés, sans être toutes répertoriées. En somme, si l’on veut admirer des oeuvres de l’artiste mayennais, c’est à Cossé-le-Vivien qu’il faut venir.

Notre mission consiste à mieux appréhender sa production artistique et à la diffuser plus largement, en développant notamment les connaissances sur l’artiste avec l’accueil de davantage de chercheurs et une meilleure communication, de façon à lui octroyer la place à part entière qu’il mérite dans l’histoire de l’art », argumente Sabrina Dalibard. Aujourd’hui, 45 000 visiteurs franchissent chaque année les portes du musée. Le Département ambitionne de doubler cette fréquentation. 

Cela passe notamment par l’agrandissement des lieux d’exposition permanente, ce qui autoriserait à montrer des oeuvres actuellement en réserve, mais aussi par la création d’un vrai espace d’exposition temporaire « d’au moins 200 m², capable d’accueillir des oeuvres issues des collections d’autres musées nationaux, voire internationaux », suggère Sabrina Dalibard.

Tatin a fréquenté un grand nombre d’artistes, dont les oeuvres font écho aux siennes. Si le musée donne à voir des tableaux, de la céramique, des croquis, des plans, des dessins, l’oeil du visiteur va néanmoins, et sitôt les grilles de la Frénouse passées, se poser obligatoirement sur les géants de l’allée ou plutôt l’Allée des géants – et ses 19 statues monumentales en ciment peint – qui mène à l’étrange musée.

Si cet ensemble archisculptural (dragon, Allée des géants, Jardin des méditations, bas-reliefs, la Maison des champs) est protégé au titre des Monuments historiques depuis 2022, il ne l’est pas, en revanche, des affres du temps et de la météo ! « La préservation de cette oeuvre monumentale bâtie à partir de 1962 est une autre priorité », relate Sabrina Dalibard. Quant aux jardins et aux espaces verts, lesquels participent à la beauté du lieu, leur entretien régulier est assuré par l’équipe du Département et la municipalité de Cossé-le-Vivien.
S’agissant du calendrier du projet, un programmiste travaille depuis plusieurs mois à la définition du projet, puis un concours d’architecture sera lancé, avec un choix d’architecte fin 2024, avant que les premiers travaux ne commencent. Ils s’étaleront au moins sur deux années.

Statue dédiée à l'écrivain Alfred Jarry situé dans l'allée des géants
Maquettes réalisées par le CIAP

Stimuler la fréquentation du CIAP

Un CIAP, Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine, à la différence d’un musée, n’abrite pas de collections, mais donne des clés de lecture sur un territoire : histoire, lieux, personnages, matériaux, caractéristiques du patrimoine… à l’aide de dispositifs de médiation (panneaux, maquettes, bornes interactives, films, etc.). Dédié à la présentation de l’architecture et du patrimoine d’une zone géographique, un CIAP est implanté sur un territoire labellisé « Villes et pays d’art et d’histoire ». En Mayenne, le CIAP prend place dans le logis du château de Sainte-Suzanne, au coeur du Pays d’art et d’histoire (PAH) Coëvrons-Mayenne.
À l’image des deux musées départementaux, une réflexion est engagée par le Département pour le rendre plus visible, plus attractif, et donc attirer plus de public : « Plus de 120 000 personnes fréquentent la cour du château, mais seulement 20 000 se rendent au CIAP », relate Sabrina Dalibard.

Le CIAP a ouvert ses portes en 2009, soit seulement quatre ans après la labellisation PAH : « La volonté de disposer d’un tel équipement était très forte de la part des élus locaux. Aujourd’hui, certains dispositifs sont devenus obsolètes et appellent un renouvellement grâce notamment aux innovations numériques. De plus, de nouvelles communes (celles de l’ancien canton de Lassay-les-Châteaux) ont rejoint le Pays d’art et d’histoire, élargissant ainsi le périmètre concerné et enrichissant l’offre patrimoniale », précise Sabrina Dalibard. Le PAH vient de voir son label renouvelé pour dix années, ce qui récompense le travail réalisé par les trois collectivités qui oeuvrent à son fonctionnement, Mayenne communauté, la Communauté de communes des Coëvrons et le Conseil départemental.


« Le Conseil départemental a engagé une réflexion globale visant à mieux valoriser les deux musées dont il est le propriétaire, Robert-Tatin et Jublains, mais également le CIAP, cette dernière action s’inscrivant plus largement dans une réflexion menée autour du château de Sainte-Suzanne.

Ce sont des engagements que nous avons pris en début de mandature et ces projets de revalorisation figurent au premier rang des priorités du Conseil départemental. Mieux valoriser ses sites départementaux participe à asseoir la Mayenne comme une destination touristique bien identifiée, au développement économique de notre territoire et enfin cela constitue un marqueur fort en termes d’images et d’identité du territoire.

Avec le musée Robert-Tatin, la Mayenne détient une véritable pépite, un site à nul autre pareil. Son potentiel de développement et d’attractivité au profit de la Mayenne est fort. Les efforts que nous allons engager pour améliorer l’accueil du public et valoriser les oeuvres de l’artiste seront sans précédent. »

Joël Balandraud,
président de la Commission attractivité, tourisme, patrimoine et communication


 

Type éditorial