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Jacques Beauvallet préside Emmaüs 53 et Castelbriantais « Entraide et solidarité »
Décodeur
06/02/2023

Jacques Beauvallet préside Emmaüs 53 et Castelbriantais « Entraide et solidarité »

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Depuis près de 70 ans, le credo de l’œuvre de l’Abbé Pierre n'a pas changé : aidez-nous à aider ! C’est le cercle vertueux de la solidarité. À l'heure où se font sentir les effets d'une crise à la fois sociale, environnementale et économique, l'occasion est donnée à Jacques Beauvallet, président d’Emmaûs 53, de souligner encore une fois la grande pertinence de ce mouvement.

Comment voyez-vous le rôle d’Emmaüs dans le contexte actuel ?


Je ne veux pas utiliser le contexte actuel à des fins de promotion de notre mouvement. Chez Emmaüs, nous sommes fidèles, quoi qu’il advienne, à l’intuition du fondateur depuis près de 70 ans. Nous n’avons jamais changé et ne changerons pas de credo. C’est cela qui compte et qui porte ses fruits. Ainsi, depuis des décennies, nous misons sur l’entraide et la solidarité pour contribuer à la réinsertion de personnes marginalisées. C’est ce que nous faisons encore aujourd’hui pour quelque 70 compagnons et compagnes, qui donnent du sens au présent et bâtissent leur avenir en aidant à leur tour ceux qui en ont besoin.
 

Emmaüs a donc une valeur humaine avant tout ? 
 

Précisément. Notre responsabilité première, c’est notre petite communauté locale, sa vie quotidienne et l’avenir de chaque compagnon ou compagne. Cette richesse humaine se ressent à travers tous les événements qui animent la vie commune et à travers l’unité qui grandit. Ce faisant, le bénéfice du travail commun rejaillit sur l’extérieur, par l’aide que chaque

magasin peut apporter à des personnes et des familles en situation difficile. Cette chaîne vertueuse du don matériel, du travail des compagnons, puis de l’achat solidaire nous édifie tous : compagnons, bénévoles, salariés et acheteurs solidaires des magasins.

Ce cercle vertueux rejaillit donc aussi sur la société...


En effet, et à différents niveaux. Premièrement, l’achat solidaire dans nos magasins profite, pour une part, à de nombreuses personnes en situation de précarité. À l’heure où l’inflation frappe durement les plus démunis, où la recherche

du moindre coût est un critère répandu, nos magasins sont fréquentés et plus utiles que jamais. Nous recevons aussi des familles envoyées par les services sociaux pour leur apporter une aide à l’installation. Nous sommes aussi tournés vers l’international, avec une vente annuelle dédiée et une aide directe à deux associations, l’une burkinabé (envoi de containers de vêtements, vélos et petit électroménager) et l’autre népalaise (matériel informatique et aide financière à la scolarisation). Récemment, nous avons aussi œuvré avec La Guerche-de-Bretagne pour l’accueil de réfugiés ukrainiens.

 

Vous aidez notammentde nombreux migrants.



C’est exact. Et puisque vous souhaitez éclairer le contexte, nous pouvons parler ici de la loi immigrationengestation.Notre communauté accueille pour sa part 75 % de migrants en statut OACAS (Organisation d’accueil communautaire et d’activité solidaire). Chacun est déclaré et cotisant. L’amendement Emmaüs (2018) permet en outre à un compagnon présent chez nous depuis trois ans de faire une demande de régularisation. Nous le constatons tous les jours, notre cadre de vie, l’autonomie, les horaires et l’activité permettent de structurer la vie des compagnons. Ceux qui quittent la communauté, à de rares exceptions près, trouvent du travail. Le migrant ne doit donc pas être vu comme un poids. Tout dépend de ce qu’on lui propose. Emmaüs propose un modèle d’insertion pertinent et qui fonctionne.
 

Peut-on parlerd’une dimension environnementale chez Emmaüs ?


C’est certain. Nous estimons à 400 tonnes le poids de meubles et objets sauvés chaque année des déchetteries par nos compagnons pour être triés, parfois réparés et proposés à la vente. Le Bon Coin, Vinted et bien d’autres montrent que l’objet de seconde main n’a jamais été autant à la mode. Chez Emmaüs Mayenne et Castelbriantais, c’est notre spécialité depuis 30 ans, avec l’aspect solidarité en prime ! Et nous continuons à nous perfectionner:réparationdevélos et d’appareils électroménager (petites pannes), tri de vêtements inutilisables pour une filière de fabrication d’isolant : le métisse. Depuis peu, nous sommes aussi habilités à collecter les fins de lots des industriels (dont la destruction n’est plus autorisée).

 

Avez-vous de nouveaux projets ?


Côté bénévolat, nous recherchons à travailler avec des jeunes. Côté magasins, un projet important est sur le point d’éclore : celui du micro- crédit social Emmaüs à taux 0 % : il s’agit du SOS Familles. C’est un service que nous mettons en place dans le cadre du magasin de Laval. Nous avons investi 20 000 euros pour son lancement. Il nous permet de venir en aide à des travailleurs ou des familles touchées par une dépense imprévue qui les empêche d’aller au travail ou d’assurer leurs tâches quotidiennes. Enfin, concernant la collecte, nous avons déjà investi dans un container maritime équipé d’étagères et ciblé cette année les vide-greniers pour récolter les invendus en fin de journée. Pour 2023, nous réfléchissons à sensibiliser les écoles à la solidarité. De même pour les salariés des entreprises, afin de les inviter, comme les élèves, à se défaire d’effets personnels. Nous participerons également à l’expérimentation Mayen’Récup 53 pour le réemploi de produits et matériaux de chantier et bricolage.

Des compagnes et compagnons, maillons essentiels de la grande chaîne de la solidarité.

Emmaüs en Mayenne

La Communauté d’Emmaüs 53 est associée à celle de Châteaubriant, en Loire-Atlantique. Emmaüs Mayenne et Castebriantais regroupe 70 compagnons et compagnes, 250 bénévoles et 12 salariés sur trois sites : Laval, Villiers-
Charlemagne et Châteaubriant. Villiers-Charlemagne regroupe l’essentiel des activités et 50 compagnons avec un centre
de collecte et de tri, un magasin et des bâtiments de résidence. Outre les magasins de Laval et Châteaubriant, celui de Mayenne, adossé à un site de collecte, est exploité en association avec la communauté de Fougères.

Villiers Charlemagne – « La Chevalerie »

  • Mercredi de 10h à 12h et de 14h à 17h30, samedi de 10h à 12h et de 14h à 17h30

Laval – « Espace Emmaüs »

  • (72, avenue de Mayenne) Mercredi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h30, samedi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h30 

Mayenne - Rue de L'Horizon

  • Mercredi de 9h à 12h et de 14h à 17h, samedi de 9h à 12h et de 14h à 17h
Type éditorial