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Aurélien Lefevre : « Un projet plus grand que nous ! »
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Sommet symbolique de Notre-Dame de Paris, la flèche de la croisée du transept renaît de ses cendres. Sur un chantier hors normes auquel contribue l'entreprise Cruard Charpente à Simplé, tous les repères sont chamboulés. Il s'agit de se surpasser pour la reproduction à l'identique de la flèche de Viollet-le-Duc. L'objectif est d'achever son assemblage pour l'hiver 2023. Aurélien Lefevre, dirigeant de Cruard Charpente, évoque ce chantier du siècle !

Pouvez-vous nous éclairer sur le contexte de ce chantier exceptionnel ? 

Parmi 27 charpentiers français ayant la qualification « Monuments historiques », Cruard Charpente fait partie du groupe- ment de quatre entreprises (avec le mandataire Le Bras Frères, Asselin, et MdB Métiers du Bois) qui a remporté l’appel d’offres lancé par l’établissement public chargé de la restauration de la cathédrale, maître d’ouvrage, sur la base des études réalisées par les architectes en chef des monuments historiques, maîtres d’œuvre, pour la réalisation des charpentes de la flèche et des deux bras du transept. Reproduire ces chefs-d’œuvre de la deuxième moitié du XIXe siècle est un défi gigantesque. Ils sont particulièrement complexes, avec des assemblages d’une rare ingéniosité. L’étude des plans de Viollet- le-Duc et des épures de son charpentier, la sélection des bois pièce par pièce, les études structurelles prenant en compte les normes actuelles, les traçages, tailles et assemblages manuels demandent un travail titanesque. En termes de complexité, nous n’avons rien connu d’équivalent. Pour nous, c’est l’aboutissement de 30 années d’interventions sur le patrimoine national. Cela récompense notre effort de transmission des savoir-faire.

Quels ajustements vous a imposé ce projet ?

Sur le plan technique d’abord, le travail de recherches nous impose d’oublier nos repères sur les propriétés des matériaux, l’art des assemblages et les études structurelles. Nous devons faire acte d’humilité, pour pouvoir repousser nos limites. Sur le plan professionnel ensuite, le projet dépasse les capacités d’une seule entreprise. Ne pas le reconnaître aurait été un péché d’orgueil. La nécessité nous a poussé à grouper nos compétences, pour former une équipe à la mesure du défi (ndlr : 90 personnes). Cette entente entre concurrents est inédite. C’est un effort de transparence et d’unité pour un projet plus grand que nous.

Quelle est l’importance de cette réalisation pour l’avenir de la profession ?


Sur le plan symbolique, cette réalisation incroyable met autant en valeur les compétences actuelles que le génie de ceux qui ont conçu cet édifice au XIXe siècle. Ce qu’ils nous enseignent 150 ans plus tard est tout simplement incroyable. Ainsi, ce chantier est un véritable moteur. Un coup de boost énorme en termes de motivation et de compétences. Il contribuera à dynamiser un secteur entier. Le regain d’intérêt des jeunes pour la charpente traditionnelle est déjà avéré. Il s’en trouvera renforcé.

 

▲ Ce chantier marquera durablement l'histoire de cette PME mayennaise.

Type éditorial